Une tribune pour Max


Il n’a pas quitté le rugby en quittant le Stade Français, contraint et presque forcé, il y a deux ans. Il n’a même pas quitté son ancien club puisqu’il l’encourage encore et toujours, assis au milieu des supporteurs. Il n’a pas quitté le rugby et Max Guazzini risque même d’y revenir très vite. On veut parler du premier plan.
 
Max Guazzini n’est pas seulement présent au Stade de France et à Charlety : il lui arrive aussi de visiter le futur Jean-Bouin, projet dont il fut l’initiateur, il y a dix ans, et qui sort de terre. Ici avec Artur Gomes, Thomas Lombard, Christophe Dominici et Christophe Moni, anciens joueurs restés ses amis. Sous l’oeil de l’adjoint aux sports de la mairie de Paris.
Très vite, c’est le 16 novembre prochain, date de l’élection du comité directeur de la LNR, lequel choisira son président. Ils sont plusieurs en lice. Dont Max. Si Patrick Wolff tient la corde, et Thierry Perez la cadence, reste que l’ancien boss du Stade Français ne compte pas beaucoup d’ennemis dans le sérail et pourrait mettre de son côté tous les courants ‘politiques’ qui se superposent et se jaugent, rue de Liège, à Paris, au siège de la Ligue.
En attendant, samedi, Max était présent au Stade de France comme il l’est régulièrement à Charlety, c’est-à-dire specateur passionné. Mais sans rien d’officiel accroché au revers de son veston. Pourtant, on sent qu’il brûle de reprendre place parmi les puissants ovales. Lorsque je l’ai interrogé, mercredi après-midi, pour un entretien sorti dans L’Equipe, samedi dernier, il quittait, volubile, un déjeuner ensoleillé. A Cassis ? Non, à Paris. L’entretien terminé et avant qu’il soit publié, il m’a posé une question comme on jette un ballon sonde dans l’espace. « Est-ce que tu me vois président de la LNR? » Désarmant, de la part d’un homme nanti d’une carte de visite comme la sienne. Ou alors ce n’était que pure politesse. Que voulez-vous que je dise ? J’ai répondu : « Oui ».
Qu’avouer d’autre à l’homme qui a inventé les pom-pom girls en Championnat, les affiches délocalisées dans les stades majestueux, les maillots collector et Madona dans le pack ? Max président… A-t-il été un jour autre chose ? Avocat pénal, certes, chanteur de charme aussi. Mais président, ça lui va bien au teint.
Le rugby français des clubs professionnels va basculer, le 16 novembre, dans une nouvelle ère. Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal, mais aussi Alain Tinguaud, présidents-entrepreneurs, sont également candidats au comité directeur. Ils n’ont jamais touché un ballon de rugby, jamais joué, sué, pris des caramels dans le bide, mangé des bourre-pifs mais ils ont, surtout les deux premiers, fait avancer le Top 14 vers ce qui est aujourd’hui le sport-spectacle. A leur façon, ils remplissent les travées, font bouger les lignes. Faut-il qu’ils aillent plus loin ? Qu’ils prennent le pouvoir, tout le pouvoir ?
On peut poser la question. A vous de me répondre…

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