Tous contre


Rien ne va plus, faites vos vœux. Paul Goze a fait les siens. 100 millions d’euros au minimum pour revaloriser le Top 14 dont les droits actuels, 35 millions à la louche, sont ridicules si l’on regarde la qualité du produit avec ses têtes de gondoles, Wilkinson, Giteau, les Smith de Toulon, Gear, Morné Steyn, Sexton, Roberts, Lydiate, Pietersen, j’en passe et des meilleurs. Mais Pierre Camou, ci devant président de la FFR, n’est pas d’accord, semble-t-il, pour que la LNR pousse le bouchon encore plus loin, par gourmandise, sans aucun doute, et soutienne son homologue de la Premiership, si ce n’est emboiter le pas des Anglais pour créer une Coupe d’Europe bis, pirate, parallèle, sauvage, je vous laisse choisir le terme idoine.
La prochaine Coupe du monde arrive à toutes enjambées. 2015, c’est demain. Bon d’accord, après demain, mais enfin c’est dans pas longtemps. C’est du moins ce que pense aussi Philippe Saint-André. Je sais que vous n’aimez pas son style un peu larmoyant, ses résultats qui n’en sont pas, mais il a besoin de voir ses joueurs, de débriefer le passé proche et de préparer le futur, c’est-à-dire les trois tests de novembre. Pas une sinécure, ce mois : Nouvelle-Zélande, Tonga et Afrique du sud à la suite… Difficile de faire plus dense. Et bien figurez-vous que Guy Novès n’est pas d’accord. Le manager général de Toulouse reprend la voie des lamentations, rôle de composition qui lui irait bien si nous n’avions pas, dans un petit coin de notre mémoire, le souvenir qu’il a refusé le poste de sélectionneur du XV de France, se trouvant bien mieux dans celui de râleur national.
Personne n’est d’accord avec rien, tout le monde trouve qu’il est mieux d’être contre que pour. L’autre soir, coup de fil. A l’autre bout du combiné Jean-Pierre Rives qui revenait de San Francisco où il exposait. «Richard, écris-nous quelque chose de beau… Il faut parler de ce qui est bien, de ce qui élève l’âme. Il y a de belles choses dans le rugby.» Désolé, Jean-Pierre, je regarde autour de moi, j’écoute, je lis et j’ai beau m’écarquiller les yeux, me laver les oreilles et creuser aussi profond que je puisse aller sans rester planté au fond, je ne vois pas grand-chose de formidablement beau sur lequel glisser des mots.
Je ne vois, ne lis, n’entends que des maux. La Coupe d’Europe est en péril parce qu’elle ne génère pas assez d’argent pour les clubs anglais et français. Le contrat Canal, historique, va être rediscuté parce qu’il ne génère pas assez d’argent pour les clubs français. Le rassemblement de l’équipe de France est critiqué parce qu’il oblige les internationaux à jouer ailleurs que dans leurs clubs. Ils reviendront chez eux pervertis par les idées de PSA, fatigués après avoir fait les courses à Marcoussis, dixit Saint Guy.
En ce début de saison 2013/14 de toutes les renégociations, la somme des volontés particulières est inférieure, et très largement, à l’intérêt général. Nous pourrions aussi parler des recruteurs qui écument les bords de touche pour sauter sans vergogne sur les joueurs en fin de contrat, sur les décisions d’arbitrage vidéo, au plus haut niveau – n’est-ce pas Romain Poite ? – infirmées par l’IRB pour obtenir la paix sociale. On fait difficillement plus vulgaire.
J’ai bien conscience d’avoir tapé en touche, sur ce coup, au lieu d’attaquer dès la sortie du tunnel. Alors, si vous avez du beau, du bon, du bien, n’hésitez pas à nous en faire profiter, ce blog est aussi le vôtre. Au passage, vous ferez plaisir à Jean-Pierre Rives, qui nous lit. Racontez-moi une histoire de rugby, avec de bons rebonds. Et des échappées belles. Clic, c’est à vous…
Cadeau. Pour ceux que ça interesse, la photo est prise dans le vestiaire du collège de Loretto, au sud d’Edimbourg, là où les gamins de l’école se réunirent avant de disputer le premier match de l’histoire du rugby calédonien. Ça, ça fait du bien…

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