Petit comité

Trois semaines avant l’annonce officielle, la tribu des sept boules de cristal avait en tête le prochain manager du XV de France. Pas tous mais quelques-uns, assez nombreux pour représenter une majorité élective. Reste que Fabrice Landreau, Fabien Galthié, Raphael Ibanez et Sir Clive Woodward ne vous diront pas qu’ils regrettent le voyage alors que la pièce était déjà jetée en tout petit comité.
La dictature de la transparence est aussi au pays basque. Fusion ? Non, création. L’Aviron et l’Olympique, en déficit et en ProD2, l’occasion est rêvée pour construire une entité «Force Basque». Dax serait maintenu, renforcé par les joueurs non inclus dans ce projet ABBO. Tout bonus pour le comité Côte Basque Landes. Investisseurs, politiciens et dirigeants des différents clubs de ce pays réunis secrêtement en conclave considèrent aujourd’hui que pour exister en Europe ils devront s’unir en province comme leurs cousins celtes.
Le rugby, conservateur, enveloppe ses secrets en petit comité, en chambre d’amour comme dans l’Essonne toujours deux fois. Rien n’est aussi limpide et consensuel qu’annoncé. Désespérant parfois. De quoi offrir à Bernard Laporte la pole position dans la course à la présidence, Laporte qui vient de publier un ouvrage, «Secrets de coachs», aux éditions du moment. Langage soutenu. Trop. A tel point que cela nuit à la petite musique du coach.
Il convoque quarante-cinq grands noms du sport, belle brochette, et commente le meilleur de leurs aphorismes, mais aucun qui permette de nous expliquer pourquoi il s’est planté sous la pluie à Sydney en 2003, et s’il regrette l’adieu de Guy Môquet en 2007. Il y a néanmoins quelques perles à extraire. Celle de Jonny Wilkinson : «Je fais ce que personne ne fait, donc je suis ce que personne n’est.» Ou d’Arrigo Sacchi : «Tout part de la personne, de sa recherche de l’excellence.»
Pour les prés socratiques, le terrain de Michel Crauste défriché au pas d’amble par Christophe Schaeffer, docteur en philosophie, est situé sur d’autres auteurs : Héraclite, Eric Champ, Molière, Bergson, Dolto, La Bruyère, Rives et Zweig, aréopage de solides penseurs. Dans cette maïeutique intitulée «Le testament du Mongol» (chez les 5 éditeurs), j’ai puisé de quoi considérer l’engagement autant que le temps qui passe en profondeur. Le Mongol livre ici un regard à la fois immanent et transcendant, vers l’autre sans battements de cils, mais les yeux au ciel.
En attendant de vous retrouver, ami(e)s de ce Côté Ouvert, regroupement choisi. Rendez-vous samedi 11 h à Bordeaux pour l’apéro, les pieds dans le plat et Bernard «Landais» en phare sur la Gironde.
Zone zéro pseudo désobligeant.

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