Dixième. Voilà le classement français en rugby à 7. Loin d’un podium aux Jeux Olympiques de Rio. Loin de tout, d’ailleurs. Même si deux fois, cette saison, les Bleus ont accédé à la Cup, phase finale des leaders de poule, petit Graal mensuel du circuit mondial. Mais pourquoi évoquer le 7 ? Parce que Kenya !
Pour la première fois de son histoire, cet avatar du rugby, demi-équipe mais grand terrain, a vu une nation d’Afrique noire – hors Springboks – remporter un tournoi du Championnat du monde. 30-7, face aux Fidjiens en finale, eux qui sont considérés comme les meilleurs joueurs du monde de la spécialité désormais olympique. Un choc, donc.
Demi-finalistes du Mondial 2013 – c’était à Moscou, il faut l’écrire mais tout le monde s’en fout – ils ne sont pas arrivés là par hasard. En 2001, déjà, à Mar del Plata, lors de la troisième Coupe du monde, les Kenyans avaient battu la France. Cette année-là, Jonah Lomu soulevait le trophée. J’y étais. Les Bleus, eux, n’y étaient pas : ils avaient été ridiculisés par ces athlètes d’Afrique si frustres au rugby mais jamais essouflés…
Quinze ans plus tard, le Kenya se hisse sur un sommet quand nous, Français, restons toujours scotchés dans notre vallée de larmes. Il est donc possible de progresser, mais il faut croire que c’est plus facile à Nairobi (cf. photo) qu’à Marcoussis. Ce qui doit quand même nous donner à réfléchir, non ? D’autant qu’au même moment était donné le coup d’envoi du championnat professionnel américain. Coincidence troublante. car au train où avance le wagon bleu, il ne nous restera bien bientôt plus grand chose à gagner. Ni à XV, ni à 7.
7. Vous remarquerez le chiffre arabe plutôt que romain, parce que le VII, en fait, c’est réservé au XIII. Allez comprendre les arcanes, vous… Mais c’est ainsi. Un nom ? Collins Injera. Le jeu ? Savoir quel club le recrutera ? Juste noter qu’il est capable de tirer sans ciller un drop de quarante mètres après avoir inscrit deux essais de sprinteur. Mais pourquoi parler du 7 quand le XV, en France, a du mal à reprendre son essor, et que tout le monde se penche sur le futur de l’équipe de France, Cellule Technique et internautes de ce site compris ?
Parce que vous allez voir, d’ici peu, surtout s’ils montent sur le podium à Rio, débouler en Top 14 quelques-uns de ces Kenyans. Ils se placeront aux deux ailes de nos équipes multiculturelles d’élite, prochains travailleurs immigrés du rugby français, après les piliers roumains et géorgiens, les deuxième-lignes néo-zélandais, les troisième-lignes sud-africains, les demis de mêlée australiens, les ouvreurs anglais, les centres argentins et les ailiers fidjiens.
Restera-t-il de la place pour nos Bleuets ? Pour un Damian Penaud combien de faux JIFF ? Alors parlons de vos dix-sept propositions. Rien d’indécent à cela puisque c’est une réussite. Il est ainsi et ici possible de faire avancer le débat par la démocratie quasi-directe. Au rebond de cette initiative, vous dire que j’ai rapidement reçu quelques appels téléphoniques, mails et sms en provenance de têtes chercheuses LNR/FFR qui trouvent certaines de vos idées interessantes, ami(e)s de ce blog. Nous y reviendrons en fin de semaine sur le site de L’Equipe. D’ici là, ne restez pas sec à sept.