Sauce kiwi

Ça ne vous a pas échappé, plus on a de choix moins on s’intéresse. Nous commencions à prendre goût à cette Coupe d’Europe newlook et revoilà le Top 14, au moment même où le XV de France relance ses rendez-vous de préparation par la case Orly. Le voilà l’instant honni où le rugby français mélange ses genres, truffe son agenda de dates et de doublons, mange à tous les plats, et nous gave un peu, il faut l’avouer.
On sentait pousser Bordeaux-Bègles, Grenoble et le Stade Français vers le haut du tableau, ce qui constituait à nos yeux assez d’intérêt pour suivre le Championnat, et puis tout s’est arrêté, comme ça, d’un coup, à la neuvième journée, remplacé par l’infâme brouet du Challenge Cup dont tout le monde de fiche éperdument depuis que cette «petite» coupe d’Europe ne qualifie pas pour la grande.
Alors on a enfourché la CC (pour Champions Cup). CC, c’est quand même bien moche pour une abréviation. C’est vrai, quoi, avouez que ça a moins de gueule que «H-Cup», sauf pour ceux qui aiment, comme moi, Johnny Rivers. Bref, nous sommes passés en Europe pour assister à la déconfiture de Montpellier et de Castres. Chute surprenante pour l’un, habituelle pour l’autre. Jusque là, rien de formidable.
 
Ce qui n’a pas changé, en revanche, et qui est agréable à suivre, c’est la montée en puissance de Toulouse. Après avoir épinglé Toulon et Paris en Top 14, les coéquipiers de Thierry Dusautoir se sont payés Montpellier et Bath. Quatre victoires d’affilée, du jamais vu cette saison. Avec des passes, du jeu debout, des contres mortels, une conquête retrouvée.
 
Et c’est encore Toulouse qui sera à la pointe de l’épée, face à Lyon, en ré-ouverture du Top 14, ce samedi. Toulouse et son Harinordoquy en folie, meilleur joueur toutes compétitions confondues. On pourrait même y ajouter la tournée d’automne du XV de France si PSA avait eu la bonne idée d’élargir aux trentenaires son idée, pas si mauvaise après tout, de sélectionner les hommes en forme…
 
C’est vrai qu’on regardera tout en même temps : le premier bilan européen, la réinitialisation du Top 14 et le lancement de la saison internationale. En ce début de saison, on constate qu’ils ne sont pas mauvais les anciens, Imanol Harinordoquy, c’est noté, mais encore Aurélien Rougerie, Luc Ducalcon, Julien Bonnaire, Lionel Nallet et Vincent Clerc…
 
Les All Blacks, toujours cités en exemple dès lors qu’il s’agit du jeu, ont une règle que suivent scrupuleusement les sélectionneurs (même s’il y a quelques exceptions, la dernière en date ce samedi 1er novembre à Chicago, favec douze changements avant d’affronter les Etats-Unis, sur L’Equipe 21 en direct, à 21h) : en dehors des blessures, on ne change le titulaire que lorsque son remplaçant, son successeur ou sa doublure est devenu – vraiment – meilleur que lui.
 
Alors je vous pose la question, ami(e)s de Côté Ouvert : après avoir vu des pousses et des espoirs démontrer qu’ils n’avaient pas assez de moelle, à quoi ressemblerait le XV de France, aujourd’hui, si le staff tricolore, fort du souci d’aligner les hommes en forme, suivait le précepte kiwi avant d’affronter les Fidji, à Marseille… A ça ? Médard – Clerc, Rougerie, Fofana, Huget – (o) Beauxis, (m) Machenaud – Bonnaire, Picamoles, Dusautoir – Nallet, Papé – Mas, Kayser, Poux ?
 A lundi, en direct d’Orly.

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