J’aurais aimé écrire, cette semaine, sur le choix judicieux et pertinent de la LNR de remettre en jeu il y a un mois l’appel d’offre des droits télévisuels, mais c’est au contraire une interruption de procédure de commercialisation qui secoue aujourd’hui le PAF, avant que cet appel d’offres, jugé illégal, ne s’écroule de lui-même. Au final, cette passe d’armes débouchera sur une reprise attendue des négociations avec Canal +, comme si de rien n’était.
J’aurais aimé évoquer avec vous la décision conjointe des comités d’éthique de la FFR et de la LNR d’interdire aux entraîneurs et managers en activité auprès des équipes de France, dans le Top 14 et la ProD2 d’être consultants, rémunérés, à la télévision, à la radio et pour la presse écrite. Mais malheureusement, le don d’ubiquité médiatico-technique est tout à fait soluble dans le rugby d’élite.
J’aurais aimé souligner le haro immédiat et unanime à l’encontre de ce coach du RCT coupable d’avoir, à deux reprises, insulté un arbitre, de son passage d’urgence devant la commission de discipline et des quinze matches de Fédérale qu’il aura à arbitrer d’ici la fin de la saison pendant que son équipe disputera le Top 14, phase finale incluse. Mais je suis encore dans l’attente de sa convocation.
J’aurais aimé vous parler des performances, bluffantes, de Clément Poitrenaud, Jean-Marcellin Buttin, Rémi Lamerat, Ibrahim Diarra, Mathieur Babillot, Rémy Grosso, Sébastien Tillous-Borde et Alexandre Lapandry… Sept hommes en forme. Mais à quoi bon frapper un coup d’épée dans l’eau : il y a peu de chance qu’ils attirent l’attention des sélectionneurs, occupés à peaufiner le stage de préparation du Tournoi, à Canet-en-Roussillon.
J’aurais aimé noter dans ce blog la prime donnée aux jeunes pousses du rugby français à l’occasion des matches sans enjeux du week-end prochain, mais la conversation tourne toujours autour du recrutement prochain de Sean O’Brien, Leigh Halfpenny, Gio Aplon, Zac Guilford et Francis Saili. Sans oublier l’arrivée d’un préparateur physique anglais sur la Rade. Le casting du prochain Top 14 fait déjà les gros titres alors que l’actuel Championnat attaque tout juste sa phase retour.
J’aurais aimé conclure sur un rugby français qui marche tête haute et buste droit, du présent aux mains de compétences, d’un sport qui fait de ses valeurs immarcescibles une plate-forme éclairée, de ce sillage ouvert par quelques visionnaires, d’un avenir où le sens commun l’emporte sur les intérêts particuliers. Mais j’ai plutôt l’impression, confuse, en ce début d’année 2014, que l’ovale – devenu d’élite – se délite.