Par chaos


Que trente des meilleurs joueurs français soient convoqués par le staff tricolore pendant trois jours à Marcoussis pour préparer, cette semaine, les trois tests à venir du Quinze de France en novembre face à la Nouvelle-Zélande, les Tonga et l’Afrique du sud, et voilà que les entraîneurs du Championnat hurlent au scandale. Comme s’il n’y avait que le Top 14 qui vaille.
Que le comité directeur de la Ligue Nationale de Rugby décide de relever le nombre de JIFF sur la feuille de match, la saison prochaine, vous savez ce quota qui indique qu’il faut quand même que des joueurs issus de la formation française disputent le Championnat de leur pays, et voilà que les présidents du Top 14 décident de se désolidariser de l’homme qu’ils ont élu, à savoir Paul Goze. Comme s’il n’y avait que le recrutement à l’étranger qui vaille.
Que l’ERC fasse un pas en avant et tende la main aux frondeurs (la LNR et le Premiership) pour que vive la Coupe d’Europe dans l’intérêt de tous en acceptant la qualification au mérite sportif et une meilleure redistribution des bénéfices, et voilà que les présidents des deux Ligues, l’Anglaise et la Française, continuent de vouloir tout diriger au mépris du règlement de l’IRB. Comme s’il n’y avait que le pognon et le pouvoir qui vaillent.
Qu’un joueur de rugby international de haute volée, disons Mike Phillips, un mec qui a battu l’Australie chez elle dans une série de test-matches – ce que la France n’est jamais parvenue à réaliser soit dit en passant – soit viré de son club, l’Aviron, parce qu’il est arrivé éméché à une séance vidéo sans grand intérêt avant une rencontre de Challenge européen dont il aurait dû être exempté, quand toute une ville, Bayonne, est aussi connue pour ses fêtes et ses libations, a de quoi interpeller. Comme si un joueur de rugby ne pouvait plus prendre une bonne murge.
Un chaos secoue le rugby français, celui de la FFR et celui de la LNR. Les dirigeants, dont on attend qu’ils tracent un cap et s’y tiennent, ne fonctionnent qu’en regardant là où se trouve leur propre intérêt, et si celui-ci oscille et varie, alors il en sera de même pour leurs engagements. Coupe d’Europe, JIFF, convention LNR-FFR, rien n’est signé… Dans cette vilaine cuisine, seuls les joueurs semblent garder leur rang. Même s’ils ne jouent pas toujours très bien, ni avec beaucoup d’ardeur.
Quelqu’un a-t-il une bonne nouvelle à nous faire partager ?

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