Sur le tas

Premier constat à l’issue d’une semaine de Mondial : les nations majeures semblent apprendre en jouant. Mis à part l’Irlande, qui a su se débarrasser du Canada, l’Argentine qui a tout donné face aux All Blacks sans parvenir à l’emporter, et l’Ecosse qui a expliqué aux Japonais – un peu sur les rotules, c’est vrai Mathieu, après avoir amoché les Boks – ce qu’étaient les fondamentaux de ce jeu, les autre membres du G8 ont pioché. Et la palme du coup de pelle dans le vide revient au XV de France, horrible vainqueur de la Roumanie après avec été un gagnant maladroit face à l’Italie.
Anglais, Gallois, Australie et Néo-Zélandais s’en sortent sans convaincre, quand les Sud-Africains, bouffis de morgue et désormais têtes basses, se sont déjà inclinés. On peut donc se poser la question de savoir à quoi  servent quatre ans pour bosser et sélectionner si les Japonais nous ont montré que cinq mois suffisent pour réussir un coup ? Bémol : ce coup d’épée ne touchera sans doute que l’eau car au calcul des bonus, Sud-Africains et Ecossais devraient terminer en tête de cette poule B, les Samoans y jouant le rôle d’arbitre.
Brouillon puis bouillie. Que nous réserve ensuite le XV de France face au Canada, jeudi 1er octobre à Milton Keynes, l’antre anglais de la Formule 1 ? On parlera de réglages à effectuer, forcément. Mais malgré ses flèches noires, Fofana, Fickou et son aérodynamique Guitoune, la France est loin de son meilleur tour en piste. Alors de là à imaginer décrocher la pole-position… A ce rythme-là, elle est promise à l’Irlande et nous irons à Cardiff le 17 octobre pour rêver d’un nouvel exploit, huit ans après celui d’une nuit de folie où l’on s’était mis sous le toit.
On va faire court, à l’image de cette première semaine mondiale. Qu’avons-nous aimé ? Le Japon. Mais après Brighton, il s’est fait jeter. Quatre jours pour affronter l’Afrique du sud puis l’Ecosse, c’est inhumain et injuste. «That’s not cricket», dirait notre ami Brian Moore. Les Japonais, qui ont enflammé ce début de compétition, n’ont pas ce qu’ils méritent. Cela dit, il n’est pas certain qu’avec trois jours supplémentaires, ils seraient parvenus à battre cette équipe d’Ecosse made in Cotter, vive, intelligente, adroite, rusée. Mais au moins ils auraient eu toutes les chances.
Nous verrons bien dimanche comment les Irlandais vont s’y prendre avec cette Roumanie. Avant cela, il y aura surtout deux gros chocs : le tellurique Afrique du sud – Samoa, et ne vous attendez pas à du bonus offensif ; suivi d’un spectaculaire Angleterre-Galles, premier vrai tournant de cette Coupe du monde. Puis il nous faudra rejoindre Milton Keynes par une route sinueuse et mal carrossée.

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