Surprise. Ce n’est pas une certitude et ce n’étaient pas des rencontres de référence, mais les deux adversaires du XV de France en match de poule de la Coupe du monde qui débute dans deux semaines en Angleterre ne sont pas au mieux. L’Irlande a été battue sur son terrain par les Gallois, bouffée devant et à l’impact. L’Italie a été ridiculisée par les Ecossais à Edimbourg. Il ne faut pas se réjouir du malheur des autres mais toute information est bonne à prendre.
Celles-ci nous indiquent que nos adversaires ne sont pas vraiment les épouvantails annoncés. Certes, attaquer le Mondial par l’Italie, son jeu brouillon, ses mains dans les rucks et sa mêlée embrouilleuse n’a rien de plaisant. Le XV de France manque toujours de rodage à l’entame. Mais là, visiblement, les Italiens manquent de tout. Deux matches de préparation, deux défaites face à l’Ecosse. On a trouvé des cailloux dans la pizza.
Au sujet des Irlandais, l’analyse est plus nuancée. Même englués dans un jeu de passes stérile, obligés de s’en remettre au seul pied de Jonathan Sexton pour contourner la défense, ils auraient pu l’emporter à la dernière seconde, l’arbitre vidéo refusant, justement, leur essai entre les poteaux sur un ultime rush bien mené. La faute à ce diable rouge de Leigh Halfpenny qui mit la main entre l’en-but et le ballon.
Attente. Vous aussi sans aucun doute vous attendez de savoir ce que va donner ce XV de France polymusclé, samedi soir, face aux Ecossais très remuants, lancés sans complexes par leur nouveau coach, Vern Cotter, adepte du « large-large ». Les coéquipiers de Dusautoir – enfin rétabli et aligné – vont devoir élever leur niveau de jeu, pour l’instant réduit à sa plus simple expression : crash test en mêlée et opportunisme. Ça a marché contre l’Angleterre engluée pendant une heure dans le pudding ; pas sûr que ce soit suffisant devant cette Ecosse qui ne perd pas le fil.
Dégout. Parce que la connerie n’a pas de frontière, de visage. Enfin si, samedi, elle ressemble à ce supporteur palois excité qui insulte l’ailier montpelliérain Timoci Nagusa au point que celui-ci, sorti sur carton jaune pour hors-jeu, décide d’aller se planter devant ce spectateur rendu muscat par le soleil du Béarn. En retour, il récolte une bordée de cris de singe. Sage, Nagusa fait demi-tour plutôt que de claquer l’idiot. Mais nous fait partager sa déception sur Twitter. On espère que les dirigeants de la Section Paloise interdiront l’accès du Hameau à ce raciste qui leur porte tort.
Voyage. Cette semaine, direction Londres, en attendant le clash Angleterre-Australie, pour voir si le Mondial commence à faire des rucks. Du côté de Twickenham et de Richmond, j’ai rendez-vous avec un ancien du terrible pack blanc, un pénible mais tellement attachant, un spécialiste des saillies et des rucks qui marquent. So… Let’s roll, folks.