L’élite semble s’étendre. C’est du moins ce qu’on peut résumer à l’issue de ce week-end riche en résultats et en qualificatifs. Pour commencer sans doute fallait-il réduire cette saison le nombre de clubs relégués en ProD2. Soyons juste : ni Bayonne, ni Brive et ni Grenoble, élection triangulaire à distance, ne méritaient de descendre. Ne faudrait-il pas envisager une rencontre – une de plus, me direz-vous – entre le club classé deuxième de la ProD2 et celui classé treizième du Top 14 ?
Si cela avait été le cas, nous n’aurions pas vécu un week-end de folie sur tous les terrains. Nous n’aurions pas vu Agen se sortir les tripes et le ballon des regroupements. Nous n’aurions pas vu Brive atomiser le Stade Français et Lyon puiser au plus profond de ses réserves pour offrir une sortie digne de ce nom à son Nallet lyonnais. Nous n’aurions pas vu Oyonnax jubiler à Mayol avec quarante points dans les valises en pensant à Wallon. Tournez ça comme vous voulez, la phase finale, c’est notre cerise sur le gâteau, la glace sur le cake, supplément de crème au milieu de stades délirants et colorés.
Et si nous n’attendions que cela, finalement ? Si depuis la mi-août de l’année dernière tout ce que nous avons enduré de vendredis soirs glacés, de samedis moroses et de calendriers saucissonnés n’était posé devant notre nez que pour accoucher de ces dernières semaines de matches couperets, à la vie à la mort, comme chantent les Maoris dans leur Ka Mate ?
Des émotions, nous allons en avoir d’autres aussi quand Pierre Camou, ci-devant président, nous annoncera le nom du prochain manager tricolore, l’homme de l’après-PSA, le nouveau providentiel. On parle de Guy Novès et l’affaire serait entendue. Mais les dossiers présentés par Fabrice Landreau, Fabien Galthié et Raphael Ibanez ont impressionné certains des sept sages. Assez pour que rien ne soit tout à fait écrit d’avance. Ensuite, il faudra lier politique et terrain, susceptibilités et affinités pour associer trois techniciens autour d’un projet de jeu qui reste encore à définir. Nous ne sommes pas au bout de nos plaisirs.
De l’émotion, il en était question à Beaumont-de-Lomagne, du 22 au 24 mai. Nous écrivons, nous commentons, nous débordons, mais il y en a qui continuent à jouer, à s’amuser, à donner. L’UFAR (union française des anciens du rugby) se regroupait pour la 39efois. J’accuse mon genou droit récalcitrant et cette sacrée dernière journée de Top 14 de ne pas m’avoir laissé libre de passer le ballon au milieu des ex de clubs valeureux et des abdos relâchés réunis, des vielles gloires et des mollets secs ; de ne pas avoir mouillé le maillot sur le pré d’herbe haute pour le tâcher ensuite à la buvette. Notre ami Tautor (aka Alain) y était. Il distribuait ses «pains ailés» (Pan Tintats) et a beaucoup reçu. M’a envoyé un sms en mêlée entouré de Jean-Louis Dupont, Max et Mathieu Barrau, Lionel Faure et Philippe Dintrans. Ça fait du bien. La réalité de ce sport comme de ce blog n’est pas le je en ligne mais bien le mot de passe.
Pensez à vous présenter sans pseudo. Nous sommes en territoire ovale connu. Merci.