Commando

Dimitri Yachvili, ici à l’entraînement, prêt à dépanner, s’il le faut, à Twickenham…

J’ai attendu et puis quoi ? Philippe Saint-André a rappelé Christophe Samson, une sélection, et convoqué le Sud-Africain Antonie Claassen, fils d’un ancien capitaine Springbok connu pour ses opinions anti-apartheid à une époque, 1980, où le rugby sud-africain était dirigé en sous-main par les membres du Broederbond, groupuscule ovale de Boers pro-white power. Samson et Claaseen, avec Nyanga, Clerc et Domingo, voilà pour l’opération commando…
Vous, je ne sais pas encore, et vous allez certainement l’exprimer dans ce blog, mais moi je trouve ça léger pour partir à l’assaut de la forteresse Twickenham, ainsi que les Anglais ont baptisé leur stade… J’imaginais l’appel au sauvetage de la patrie, la nation en danger, la mobilisation des anciens, l’affectif, les trémolos, roulez tambours ! Au lieu de quoi, un communiqué de presse, deux sparadraps sur la gangrène et en avant Guingamp ! Direction la gare de Waterloo…
Je voyais bien Philippe Saint-André descendre à Biarritz pour discuter avec Dimitri Yachvili autour d’un jambon-pipérade afin de le convaincre d’accepter une pige, juste pour le 23 février. Twickenham, c’est son jardin, il y a découpé la Rose en fauchant les pénalités du pied gauche, Dimitri! Le lendemain, le coach rencontrait Imanol Harinordoquy, dont la carrière n’est pas encore terminée, pour lui proposer un one-shot contre les Anglais, ses ennemis préférés. Et ensuite, direction Toulouse.
Parce que dans la cité rose, ce ne sont pas seulement Yannick Nyanga et Vincent Clerc, magifiques joueurs, dont le XV de France a besoin pour monter au front mais d’un démineur et là, pas meilleur que William Servat. Il suffit d’avoir l’accord de M. Novès et hop, c’est dans la poche. La Bûche a déjà joué en Top 14, marqué un essai. Ses adversaires considèrent qu’il est toujours le meilleur talonneur de France. Ce n’est pas un match de plus ou de moins qui va changer quoi que ce soit : William Servat est resté joueur, le Stade Toulousain ne s’en plaint pas.
Au passage, il aurait pu facilement contacter Yannick Jauzion pour faire la paire avec Wesley Fofana, vu que ni Mermoz ni Fritz n’ont ses faveurs. Et filer plein nord, vers Clermont, puis Lyon. Pourquoi Clermont ? Pour y voir Aurélien Rougerie et Julien Pierre, et leur demander d’apporter, l’un sa dimension physique, son charisme et son expérience; l’autre sa rudesse et son appétit, lui qui n’est même pas titulaire à l’ASM. En équipe de France, quelle importance ! On sait depuis Marcel Communeau (qui jouait en équipe 2 du Stade Français) et Jean-Pierre Rives (en Nationale B du Racing-Club de France) que les légendes du XV de France n’obéissent pas aux règles communes.
Restait à ralier Lyon, terme du périple. Dans un bouchon qu’il connait bien, réservé par son frère Raphael, PSA se serait solidement attablé face à Lionel Nallet, dont les performances en Pro D2 ne sont pas ridicules. Nallet, ancien capitaine mais pas si vieux, garant des vertus de combat, prêt à laisser une épaule sur la pelouse de Twickenham pour passer sous l’Arc de Triomphe ; Nallet autour duquel rassembler en l’absence de Pascal Papé, son petit frère d’armes.
En 1993, quand il entraînait Grenoble, Jacques Fouroux avait accepté que je monte en voiture avec lui pour effectuer le trajet entre Auch et Grenoble. Et pourtant, avec Furax, qu’est-ce qu’on a pu s’engueuler, se contredire, s’opposer. Mais aussi rire, avant d’écouter Reggiani. Là, je me voyais bien dans l’automobile de PSA (je sais, elle est facile) pour ce grand tour des anciens et vous raconter tout ça ensuite. Mais l’heure est au sms. Pas au casse-croute arrosé pour faire tomber les dernières barrières.
Imaginez un peu la gueule du XV de France ! Huget – Clerc, Fofana, Jauzion, Rougerie – (o) Parra, (m) Yachvili – Harinordoquy, Picamoles, Dusautoir – Nallet, Pierre – Mas, Servat, Domingo. Imagnez le buzz (parce que sans buzz point de salut, hein ?), les gros titres, les éditos, les reportages, les débats… Fouroux l’avait osé en 1982, rappelant Dospital, Imbernon, Revailler, Papremborde, Berbizier, Gabernet, Fabre… Une vraie opération commando, celle-là, pour éviter la cuiller de bois. Face à l’Irlande, au Parc des Princes. Victoire 22-9. Précision : l’rlande, nation dominante du moment, débarquait à Paris pour le Grand Chelem.
P.S.: les internautes qui souhaitent commenter ici, sur ce blog, peuvent-il écrire sous leur vrai nom ? Anonyme et pseudo, c’est pas très « valeur rugby ». J’aime savoir qui je lis et à qui je réponds. Et puis ça fera un peu différent du reste du flux internet, un truc à nous, quoi.. Une communauté de l’ovale.

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Polyvalent

Berbizier, ancien centre, pour l’ouvreur Cambé qui a évolué à l’aile. Avec Charvet, Mesnel et Blanco, qui évoluèrent à plusieurs postes durant leur carrière en bleu. La polyvalence est un don, ce que Wesley Fofana pourrait méditer.

Je trouve, de mémoire, sur la période que j’ai connue, Walter Spanghero, Benoit Dauga et André Herrero. Trois géants. Walter, c’est bien simple, il a joué pilier face à une province sud-africaine, deuxième et troisième ligne, à l’aile et au centre. Et j’explique à Abdel qu’une composition d’équipe n’est pas affaire d’envie personnelle mais d’imbrication de talents pour former un tout. Et que seul le tout est cohérent, quitte à ce que sa construction ne soit pas conforme à la logique commune.
Quand il fallait absolument inclure, dans les années 60-70, les quatre meilleurs attaquants du Championnat et que ces joueurs évoluaient tous les quatre au centre, Lux et Dourthe à Dax, Maso et Trillo au firmament, les sélectionneurs s’arrangeaient, lors de tournées dans l’hémisphère sud, pour composer une ligne de trois-quarts disposant de Maso à l’ouverture, Trillo et Dourthe au centre, Lux à l’aile. D’autres agencements virent aussi le jour. Mais l’important, c’était bien de les avoir tous les quatre en bleu.
J’ai vu aussi Jacques Fouroux déplacer l’ouvreur Didier Camberabero à l’aile pour disposer d’un buteur. C’était lors de la première Coupe du monde. Faire glisser Mesnel de l’ouverture au centre et retour. Imaginer aussi Gallion, demi de mêlée, au poste de trois-quart aile afin que ses jambes de feu trouvent l’espace nécessaire pour mouliner sans contrainte. Mais oublions un moment Furax tant son imagination débordante le poussa à pire : Le Tarbais Arthapignet, meilleur numéro huit du Championnat comme on parle du meilleur ouvrier de France, enfermé au talonnage le temps d’une lubie et Serge Blanco, le meilleur arrière du monde et sans doute de tous les temps, poussé à l’aile on ne sait pourquoi.
Plus près de nous, et sans chercher à être exhaustif, Pierre Berbizier avait fait de Jeff Tordo, troisième ligne aile de combat, son captaine-talonneur. On n’oubliera pas Emile Ntamack, qui se rêvait arrière, réaliser le meilleur de sa carrière internationale à l’aile. Et disputer le Mondial 1999 au centre, finale à l’appui. Sans remonter à André Boniface, que je n’ai pas vu jouer, la saga bleue est remplie d’histoires de ce type, de glissement de terrain, de déplacements de population. Et il faut se poser la seule question qui vaille : pourquoi ?
Parce qu’il y a des joueurs qui peuvent évoluer partout et d’autres qui sont ficelés à un poste; parce que les entraîneurs ont une vision de l’équipe que n’ont pas les joueurs qui la composent; parce que la réalité d’une équipe de club, forcément limitée, impose des configurations qui n’existent plus au très haut niveau, lequel est débarassé des contingences domestiques, des considérations d’effectifs ; parce que sur les sommets internationaux, les talents se mêlent autrement que dans la vallées du Championnat. Et parce qu’il y a des explications qui nous dépassent, tout simplement.
Ah, j’allais oublier… Quand Wesley Fofana, même pas dix sélections, regrette de ne pas jouer à son poste préféré en équipe de France il y a un Yoann Huget pour assumer avec le sourire le rôle d’arrière, en club et chez les Bleus, lui qui est un ailier par nature. Il y a deux ans et demi, quand Morgan Parra assume sans rechigner de se retrouver demi d’ouverture face aux All Blacks de Dan Carter, soit ce qui se fait de mieux au monde, alors qu’il a été choisi au départ pour évoluer à la mêlée, on dit : respect.
Epilogue. Dans les années 80, le SU Agen avait recruté Philippe Sella, tout en énergie brute, pour occuper le poste d’arrière. Il fit ses débuts internationaux à l’aile. Puis c’est au centre qu’il connut la renommée. On peut souhaiter deux choses à Wesley Fofana : la même carrière que Philippe Sella et le respect des hommes qui le sélectionnent. Car au final, au regard de l’histoire ovale, l’équipe de France ne rend grâce qu’aux joueurs qui la servent.

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C’est permis

Bayonne et Biarritz en mêlée et bientôt liés autour d’un projet de province basque en H-Cup.

Imaginez un univers où deux clubs ennemis, frères mais concurrents depuis toujours, prenons par exemple au hasard l’Aviron et le BO, peuvent se dire les pires choses et puis d’un seul coup décider de fusionner. Deux président situés sur les deux poles, Alain Afflelou et Serge Blanco, se retrouver d’une seule foulée sur l’équateur pour créer une province basco-basque. Et, pour poivrer l’idée, que cette franchise n’existe que le temps d’une compétition, à savoir la Coupe d’Europe. C’est ça, l’Ovalie.
Prenons l’équipe de France ! Elle est obligée de disputer ses rencontres internationales en même temps que le Championnat professionnel. Et vice-versa. Ce qui fait que de 13h30 à 23h, c’est rugby en direct non-stop sur toutes les chaînes, Canal Plus, France Télévisions et Eurosports pour regarder le Tournoi, le Top 14, la ProD2 et aussi parfois la Fédérale 1 le samedi. C’est intenable ailleurs, inimaginable dans un sport collectif de balle professionnel. Mais c’est justement la spécificité du rugby que de jouer partout et en même temps. Vive l’Ovalie.
C’est 50 000 euros d’amende pour un club dont le président aurait évoqué, « on the record », son recrutement avant la date d’ouverture de la chasse aux internationaux, le 15 avril. Pour autant, ils sont nombreux à mentionner leur prochaine équipe, leurs signatures et les noms des heureux gagnants, souvent sud-africains mais aussi parfois irlandais, et même les tarifs annuels. Je suis le premier à profiter de ses langues déliées, à faire mon miel de quelques informations « off » citées « proches d’une source présidentielle. » C’est ludique. Merci l’Ovalie.
Dans le Tournoi qui s’ouvre, les internationaux italiens, nos prochains adversaires, auront pris un week-end de repos en famille, choyés, dorlotés et davantage après une semaine d’entraînement collectif quand nos pauvres petits Bleus se seront coltinés avec une journée de Top 14, puis enfermés dans le bunker de Marcoussis, au fin fond de l’Essonne, à dix kilomètres du premier bowling, pour regarder à la vidéo des extraits de victoires et se rentrer dans la gueule après avoir pédalé sur des home-trainers comme s’ils préparaient le Tour de France. Ce n’est pas équitable. Mais c’est l’Ovalie.
Au fait, Philippe Saint-André note sur son calepin la liste des blessés d’avant et de pendant stage : Brice Dulin (son arrière titulaire), Vincent Clerc (son meilleur marqueur d’essai) et Wencelas Lauret (son flanker d’avenir). La cuisse de Louis Picamoles est encore douleureuse du match de vendredi soir face au BO et la cheville de Fulgence Ouedraogo le fait souffrir. Encore deux blessés (ça pourrait arriver vite, cette semaine), l’entraîneur national aura de quoi bientôt monter une équipe de rugby à 7 dans l’infirmerie. Allez, remisez vos mouchoirs: on ne pleure pas, en Ovalie. On préfère en rire.

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Télé réalité


Le Premiership Rugby, l’équivalent anglais de la LNR, aurait signé un contrat d’importance et d’exclusivité sur quatre saisons avec la chaîne digitale BT Vision pour 152 millions de livres sterling de drois télé, soit 182 millions d’euros. Information révélée par l’Independant on Sunday. Jusque là, rien d’exceptionnel en soi. Cela fait un peu plus de 45 millions d’euros par an. C’est quand même beaucoup mieux que ce que touche la Ligue de Canal Plus, à savoir 30 millions d’euros… Oups.
Ce qui est révolutionnaire, en revanche, c’est que BT Vision, dans sa proposition, a inclu un deal technico-tactique. A savoir persuader les entraîneurs des clubs de Première division anglaise de livrer à ses commentateurs et consultants télé, en amont des matches, les choix stratégiques mis en place. Et pour cela d’assister à tous les entraînements des clubs afin de pouvoir juger, en direct, si telle ou telle tactique, telle ou telle combinaison de jeu sont pertinentes et bien prolongées sur le terrain.
Il est question aussi, pour les journalistes placés le long de la ligne de touche, d’être libres interviewer en direct les remplaçants au moment où ils vont entrer sur le terrain, mais aussi, et c’est encore plus intime, les joueurs sanctionnés d’un carton jaune ou rouge au moment où ils quittent la pelouse. En fait, si on a bien lu le cahier des charges, le nouveau diffuseur anglais aura désormais accès à tout. Et à tout moment.  Cela risque de faire jurisprudence par chez nous.
Aujourd’hui, Sky Sports et ESPN se partagent la couverture du Championnat anglais et le modus vivendi en place offre pas mal de latitude aux médias télévisuels. Un peu comme le lien qui unit Canal Plus et la Ligue nationale de rugby. Seule restriction, chez les Anglais, l’accès au vestiaire pour le sacro-saint discours d’avant-match. Là, pas question d’avoir un laisser-passer : ce qui se dit dans le vestiaire doit rester accroché aux cintres. Un peu comme ce qui se passe à Las Vegas.
En ce moment, en Angleterre, les émissaires de BT Vision sillonnent le pays, de clubs en clubs, pour prêcher leur bonne parole, c’est-à-dire convaincre les entraîneurs de partager leur savoir et leurs plans tactiques, leurs mises en place et leur séances vidéo. L’idée ? « Capturer l’émotion, la tension et l’excitation d’un match de rugby, offrir au téléspectateur le meilleur siège possible, c’est-à-dire dans son salon« , a déclaré un membre de la Premiership Rugby.
On voit d’ici Guy Novès, le grand cachottier du Top 14, partager ses informations avec des journalistes ; Antoine Battut, expulsé à Limerick dimanche dernier, échanger calmement avec un commentateur sur le bord du terrain sur la logique et l’impact de son carton rouge. Surtout, on imagine Jacky Lorenzetti, Mourad Boudjellal, Laurent Marti et tous les Jeunes Turcs du Top 14 revenir cette semaine vers Paul Goze, le président des présidents, pour tenter de faire monter de 15 millions d’euros par an le tarif télé.
Chaque sport, comme chaque homme, à son prix. On le sait désormais, celui du rugby pro, moderne, novateur et spectaculaire, est de 45 millions d’euros par saison. Mais avec l’intimité en partage.

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Surboké

Je n’ai pas encore pris le temps de bien compter tous les billets d’embarquement pour le Top 14 en provenance de l’Afrique du sud, mais la liasse est épaisse. Une vingtaine, au bas mot. Et pas de petits calibres. Que du gros poisson. Des champions du monde à le pelle, des têtes de gondole, de quoi faire frémir les travées. N’appelez pas le standard de la Ligne nationale de rugby, il est surboké.
Tout a commencé avec Joe Van Niekerk, si je ne m’abuse, docteur. Et le mal est grave. Demain, c’est à dire le 15 août, il faudra parler afrikaaner dans les rucks pour se faire comprendre. Joe, parfaitement bien intégré à Toulon, est devenu le maître étalon or, la référence du nouvel eldorado. Dans le Top 14, il a fait passer le message, il y a des pépites à gagner en passant une année sympa dans l’une des meilleurs compétitions du monde. Dont acte.
Le Championnat de France n’est cependant pas une maison de retraite. Ca hougne, ça bastonne. Ca joue rude. Raison de plus pour que les Sud-Africains l’apprécient, notre Top 14 ! Il a tout pour plaire à des joueurs de devoir, des rugueux qui s’inscivent dans le sillage du deuxième ligne international toulonnais Bakkies Botha, devenu l’incontournable figure du RCT.
Elle est solvable, surtout, cette compétition ! Et c’est un sacré atout. Les clubs français, principalement Bordeaux, Toulon, Bayonne, Paris, le Racing, Perpignan et Toulon, n’ont pas de souci de trésorerie. Contrairement aux franchises galloises et aux provinces irlandaises qui, on le sait, peinent désormais à boucler leurs budgets. Du coup, la destination est toute trouvée : ce sera le pays des cuisses de grenouilles et des bonnes vieilles générales.
Oui mais voilà, on fera quoi quand le Top 14, mangé à la sauce sudaf, sera devenu une annexe de la Currie Cup ? Quand l’affrontement ressemblera au passage d’un rouleau-compresseur ? Quand tous les protestant de l’hémisphère sud, qui ont d’abord commencé par émigrer vers Perth et l’Australie dès l’élection de Nelson Mandela reviendront sur la terre de leurs ancêtres ? Quand le bok aura remplacé le coq sur le blason rouge sur fond bleu ?
Ils se prénomment Juandré, Bryan, Jan, Bismark, Johan, Juan, Adriaan, Danie… Comme Danie Rossouw (cf photo). Demain, ils vont changer la face du rugby français. Et une fois cette vingtaine de grands noms installée dans le Top 14, rien ne pourra empécher l’Afrique du sud de devenir la grande puissance régnante de l’hémisphère nord. Comme le fut l’Argentine il y a peu. C’est la loi du marché. A 400 000 euros par saison. Et par tête de bok.

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Malus

L’an passé, les Gallois, qui décrochaient le Grand Chelem pour la onzième fois de leur histoire, auraient-ils pu aussi remporter le Tournoi des Six Nations sur le bonus, dont on parle tant, avait été déjà mis en place ? Pas sûr…

En 1886, il ne s’agissait que d’une suite anarchique de rencontres internationales organisées sur invitation, d’une fédération à l’autre, sans classement, sans points attribués, sans aucune gloriole à retirer d’un succès autre qu’une satisfaction collective de courte durée. 
En 1910, parce qu’ils avaient l’impression de tourner en rond et surtout parce qu’il était, politiquement, important de fédérer la France, tête de pont continentale, à l’Empire britannique dans une Europe industrialo-militaire en pleine mutation, les Tricolores furent conviés à rejoindre le Championship, ainsi baptisé de l’autre côté de la Manche par les médias, et qui allait devenir chez nous le Tournoi. Des Cinq Nations. 
Le classement ? Une invention des journalistes. Deux points pour la victoire, un point pour un résultat nul et rien pour la défaite. Quatre victoires de rang furent fêtées par l’appellation ‘Grand Chelem’, trois succès d’une nation anglo-saxonne sur ses pairs devenait ‘Triple Couronne’ et le dernier, aucun succès au compteur, récoltait la cueiller de bois, invention d’un supporteur facétieux. Et puis c’est tout. 
En tout cas, le barnum est resté en l’état jusqu’en 1993. Et chacun ne s’en portait pas plus mal. C’était simple et c’était devenu l’histoire. Notre histoire. Celle de l’équipe de France et du Tournoi. Certaines années, les cinq nations se partageaient la première place à égalité de points au classement et seuls les Grands Chelems marquaient les imaginations et l’impact d’une équipe sur les autres. Le classement était toujours publié dans la presse mais rien d’officiel ne l’accréditait. 
Jusqu’à ce qu’en 1993, donc, survienne la fameuse différence de points (goal-average) et la remise d’un trophée (une cafetière) au premier. Cette fois-ci, pas d’égalité. Il fallait un vainqueur, une cérémonie. Déjà le buzz. Et c’est Jeff Tordo qui souleva la coupe. Le Mondial avait fait son effet, obligeant les dirigeants du Comité des Cinq Nations à repenser le Tournoi à l’aune de la Coupe du monde naissante (elle en était à sa deuxième édition et venait de dégager des bénéfices). 
L’entrée de l’Italie pour permettre aux télévisions de diffuser trois matches dans le même week-end, l’élargissement de l’agenda du vendredi soir au dimanche afin de conquérir les parts de marché, l’arbitrage vidéo, les nocturnes pour le prime-time, le naming, tout cela participe depuis 2000 d’un rajeunissement, d’une mise en modernité. Rien à dire. Mais rajouter maintenant le(s) bonus, comme si le Tournoi méritait de ressembler à une vulgaire compétition de l’hémisphère sud, voilà qui devient difficilement supportable. 
Pour commencer, avec ce système lancé en 1995 par Rupert Murdoch et ses sbires, le vainqueur à l’arraché du Grand Chelem laisserait la première place du Tournoi au profit d’une nation qui aurait perdu une rencontre mais récolterait tous les points de bonus offensifs et défensifs possibles. Beurk. Rien que pour ça, c’est non ! Et puis à quoi bon singer les manières du Sud ? Le découpage des points de classement, tel qu’il existe aujourd’hui, a fait ses preuves. Pourquoi en changer ? Manie de notre époque que de vouloir modifier ce qui fonctionne. 
Mais dans tout ça, la bonne nouvelle, c’est bien que les dirigeants du Comité des Six Nations planchent sur le sujet depuis 2005 et qu’ils ne sont toujours pas arrivés depuis à se mettre d’accord. Rassurez-vous, connaissant les pontes qui officient, ils en ont bien encore pour six ou sept ans à cogiter avant de proposer une motion. Ca nous laisse le temps de profiter du Tournoi tel qu’il est. Et tel qu’il devrait rester.

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L’Europe en berne


La deuxième vague de H-Cup est maintenant passée. Les clubs français ont surfé sur cette quatrième journée. Six succès, une seule défaite : celle, décevante, de Toulouse aux Ospreys. On gardera pour l’écume des joueurs la victoire étincelante de Clermont sur le terrain du Leinster, dans un Aviva stadium de Dublin plein jusqu’à la gueule comme pour une rencontre du Tournoi. Il faut dire que ce sommet entre l’actuel troisième du Top 14 et le double champion d’Europe en titre avait tout d’un match de niveau international, l’engagement, la qualité technique, le nombre d’internationaux sur le terrain et les statistiques.
On a surtout constaté le déclin des groupements écossais, la déconfiture des provinces irlandaises qui misent pourtant tout sur la H-Cup et l’impuissance des franchises galloises, sans oublier les sélections italiennes encore un peu tendres, même si Trevise a failli causer une surprise face à Leicester. Sur les six poules, trois clubs anglais (Harlequins, Leicester, Saracens) et deux français (Toulon, Clermont) occupent les premières places. Contre une seule province irlandaise, l’Ulster, battue chez elle, 9-10, lors de cette quatrième journée, par Northampton. Un club anglais… Ce constat, purement sportif, n’est pas sans répercussion sur un match qui se joue, lui, dans les couloirs de l’institution.
Car pour aussi séduisante qu’elle soit, spectaculaire même avec le 62-0 infligé par Toulon à Sale, la Coupe d’Europe est belle et bien menacée. Par l’odeur de l’argent attirés, les clubs anglais sont en train de miner les fondements de cette compétition. On se souvient qu’ils avaient déjà boycotté la première édition, en 1995/96, persuadés que sans eux il n’y avait point de salut. Pour l’intégrer l’année suivante, bien contents qu’on leur fasse une place. Cette fois-ci, ils menacent de s’écarter de l’actuelle structure pour créer une compétition anglo-française.
A la tête de cette fronde, le président de Bath, un ancien international juniors anglais devenu milliardaire grâce à ses produits financiers. Il compterait, selon ses dires, plusieurs autres présidents à ses côtés. Sauf que pour l’instant, personne n’est monté au front avec lui… Seuls, c’est-à-dire sans l’accord de leur fédération, les clubs anglais auraient déjà négocié des droits télé avec une chaîne, BT, pour la Coupe d’Europe mais aussi le championnat d’Angleterre.
Les dirigeants de l’ERC, eux, fort du soutien de Sky, auraient resigné de leur côté le contrat de diffusion télé. Mais impossible d’en savoir davantage. Un membre de la commission chargée de travailler sur la refonte des compétitions européennes nous avouait, la semaine dernière : « Personne n’a pu voir ces contrats. » Sous-entendu, les clubs anglais et l’ERC jouent au poker menteur. Pis, en signant un contrat télé de leur côté, les Anglais sont sortis de la partie.
La rupture est toute proche. Certains clubs anglais, avec Bath en fer de lance, souhaitent aller jusqu’au bout. Ils ont pour l’instant l’oreille de trois clubs français, les trois gros du Top 14, à savoir Toulouse, Clermont et Toulon. De son côté, la LNR (qui gère le rugby pro) n’est pas du tout en faveur d’un tel marchandage. Quant à la FFR, elle reste légaliste. Autant dire que la position des cinq ou six clubs anglais favorables à une redistribution des droits télé est quasiment intenable.
Aujourd’hui, les Anglais, les Français, l’ERC et les franchises dites Celtes (qui regroupent en fait le Pays de Galles, l’Ecosse, l’Irlande et l’Italie) reçoivent chacun 25% des droits. Dans la redistribution telle que souhaitée par certains clubs, les Français, les Anglais et le reste de l’Europe (à savoir l’ERC et les Celtes) recevraient 33 % chacun. Si une partie des clubs français écoute d’une oreille attentive et interessée la proposition anglaise, on comprend bien pourquoi.
D’ici la fin de l’année et durant le mois de janvier prochain, de nouvelles discussions vont s’ouvrir. Il s’agira de savoir si la France (LNR et FFR) saura préserver une position « centrale », en savoir en phase avec une redistribution équitable des richesses, ou laissera quelques clubs anglais dicter le loi de la Livre Sterling et de l’Euro au risque d’éclater la H-Cup et le Challenge européen. Une clarification est attendue dans les semaines à venir, en conclave. Du coup, la discussion concernant l’élargissement (32 clubs, voulu par les Celtes) ou la diminution (20, voulue par les Anglais et les Français) du nombre de participants à la H-Cup (24 à l’heure actuelle) passe au second plan.
En marge des rencontres sportives, des résultats, des classements et de la construction d’un tableau de phase finale attendu pour le dimanche 20 janvier 2013, se joue en ce moment, et en coulisses, l’avenir de la Coupe d’Europe. A l’image du choc entre le Racing-Métro et les Saracens, ici l’ouvreur Bradley Barritt face au demi de mêlée Maxime Machenaud, deux internationaux, c’est toujours une rencontre franco-anglaise qui domine les débats.

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Pause au Racing


Fabrice Landreau, sur L’Equipe.fr, samedi, quelques heures avant le coup d’envoi du derby, donnait « un léger avantage au Stade Français », à la lumière de récentes performances parisiennes. Le manager du FC Grenoble n’avait pas tort. Entraîneur-joueur du Racing, puis joueur-entraîneur du Stade Français, « Néné » a toujours le nez fin. La lente remontée au score des Parisiens lui donna raison. Pendant soixante-seize minutes, exactement.
Le Stade Français, samedi, avait de l’allant, du liant, de l’ambition et assez de maturité et de maîtrise pour remonter un handicap de sept points (6-13, 37e) sans coup férir. On le sentait capable de profiter de la relative inefficacité des Racingmen. Et se profilait le spectre de la crise à venir du côté du Plessis-Robinson, un chaos plutôt, susceptible de remettre en question à terme, – moyen ou long – l’implication financière et humaine de son président, Jacky Lorenzetti.
« Ennuyeux à mourir, crispé et sans grande passion« , note, hier, Pierre Michel Bonnot dans les colonnes de L’Equipe. Il y a, effectivement, les soixante dix premières minutes de ce derby parisien réfrigéré à glisser dans la colonne débit, si l’on ne regarde que la qualité – dans l’absolu – du jeu produit. Pas emballantes, il faut bien l’avouer. A l’exception notable car isolée du groupé-pénétrant qui déposa Dimitri Szarzewski dans l’en-but du Stade Français, à la 37ème, et fit croire aux Racingmen qu’ils avaient course gagnée.
Mais j’ai la naïveté de croire qu’un match se regarde et se vit jusqu’au bout. Il y a presque toujours dans une rencontre, et celle-ci valait pour son intensité psychologique, un moment qui rachète les erreurs, les approximations, les mauvais choix, les errements ; un bref instant qui efface ce qu’il faut oublier. Comme un air d’opéra écrit pour la postérité dans un livret ordinaire, et l’histoire du Bel Canto recèle des trésors lyriques englués au fond de mièvres partitions.
Cette tirade, c’est la percée majuscule de Fabrice Estebanez,(cf photo d’archive ci-dessus, entre les Parisiens Julien Arias et Sergio Parisse) sur la scène du Stade de France, c’est l’inspiration de sa course croisée, rentrante, pour l’essai de la libération. C’est du Alfredo Catalani, du Gaetano Donizetti ! A quatre minutes du baisser de rideau, un éclair de génie digne des plus grands centres de l’histoire, un contre-ut. Il symbolise le désir viscéral d’un club inscrit dans l’avenir et qui ne veut pas mourir dès la 12ème journée du Championnat.
J’ai aimé ce coup de poignard que personne n’attendait, cette dague qui s’est enfoncée sur soixante mètres. J’ai critiqué Estebanez par le passé pour ce que je pense être des lenteurs et des lourdeurs au poste, centre, qui demande les plus fins réglages. J’avoue là avoir été bluffé par ce joueur aux faux airs de baron Scarpia. Il est toujours indélicat pour les autres d’extraire un homme d’un match, mais quand il a plongé dans l’en-but parisien pour replacer les siens en tête, j’ai cru entendre Estebanez hurler : « C’est ça, le baiser de Tosca ! »

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Toulon champion ?

Delon Armitage, balle en main, soutenu par Frédéric Michalak et David Smith, tandis que Mathieu Bastareaud se replace au large : la force de frappe offensive du RCT, ici face à l’Aviron Bayonnais, s’affiche comme la plus excitante du Championnat.

Qui peut aujourd’hui considérer le RC Toulon comme une équipe triste à voir jouer ? Même André Boniface, archange s’il en est du jeu d’attaque, que nous avions trouvé lucide et sans concession le 3 septembre dernier dans les colonnes de L’Equipe au lendemain d’une sortie effectivement tristouille des Varois à Mont-de-Marsan, doit aujourd’hui être le premier à apprécier, devant son écran de télévision, six journées de Top 14 plus tard, la performance offensive des hommes de Bernard Laporte. 
Lors de la troisième journée, Toulon s’était imposé au stade Guy-Boniface, 29-15, sans forcer son talent, sans même chercher à l’exprimer. « Le RCT ne m’a pas donné l’impression d’avoir envie de jouer, de se surpasser », avait lâché le Commandeur du French Flair. Et ce jour-là, il avait raison, n’en déplaise à ceux qu’il irrite. La réaction des Toulonnais avait explosé en deux temps. Verbalement, d’abord, par Mourad Boudjellal, le président, puis Bernard Laporte, l’entraîneur. Ca avait manqué singulièrement de classe, comme souvent avec ces deux hommes qui lâchent les saillies sans discernement. 
J’ai apprécié, en revanche, le deuxième temps de la réponse, celui des joueurs, le temps du jeu, la réaction balle en mains, de mains en mains. Mise aux points qui vient d’atteindre son acmé – du moins l’imagine-t-on tant le score, 59-0, est saisissant – avec la spectaculaire performance des Varois, samedi en fin d’après-midi, à Mayol, face à d’atones Bayonnais qui ne s’imaginaient certes pas gagner sur la Rade mais certainement pas être ainsi engloutis. 
Seul club à huit victoires, devant Clermont (7), Toulouse et Montpellier (6), Toulon a marqué son territoire et l’adversaire au fer rouge. Finaliste la saison passée, équipé désormais de ce qui lui faisait défaut, à savoir d’un nouveau duo de piliers de haut niveau susceptibles de tenir la maison en cas d’absence, comme ce fut le cas quand Hayman manqua, puis quand Kubriachvili sortit face à Toulouse en finale, Toulon se positionne en favori pour le titre de Champion de France. 
On peut regretter que cette équipe soit construite comme un rubik’s cube, un assemblage de couleurs, une mosaïque d’internationaux venus d’horizons différents. Mais on peut aussi apprécier que l’imbrication des talents donne naissance à une telle machine à jouer, à fantasmer, à  ravir les enfants, à marquer des essais. Huit contre l’Aviron. Ce n’est pas rien.  
A priori, il n’y a pas de défaut dans l’armure varoise. Qu’on regarde de l’arrière au pilier gauche, il n’y a que des n°1, rien que des noms qui sonnent, des internationaux en puissance (Martin, Suta, Gunther, Orioli, Ivaldi) ou mondialement reconnus (Wilkinson, Michalak, Botha, Giteau, Van Niekerk). Tous les postes sont en double, voire triple, épaisseur. Pas de prise au vent, hermétique et confortable. De quoi viser à la fois la H-Cup et le Brennus. Ce qu’aucun club n’est parvenu à réaliser, à part Toulouse en 1996. Mais, bémol , à une époque où il n’y avait pas de clubs anglais en lice dans la Coupe d’Europe. 
La question du jour, dans le daté lundi 29 octobre de L’Equipe est la suivante : le RC Toulon sera-t-il champion de France de rugby ? Six internautes sur dix votent ‘oui’. Ca vous surprend ?

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Une tribune pour Max


Il n’a pas quitté le rugby en quittant le Stade Français, contraint et presque forcé, il y a deux ans. Il n’a même pas quitté son ancien club puisqu’il l’encourage encore et toujours, assis au milieu des supporteurs. Il n’a pas quitté le rugby et Max Guazzini risque même d’y revenir très vite. On veut parler du premier plan.
 
Max Guazzini n’est pas seulement présent au Stade de France et à Charlety : il lui arrive aussi de visiter le futur Jean-Bouin, projet dont il fut l’initiateur, il y a dix ans, et qui sort de terre. Ici avec Artur Gomes, Thomas Lombard, Christophe Dominici et Christophe Moni, anciens joueurs restés ses amis. Sous l’oeil de l’adjoint aux sports de la mairie de Paris.
Très vite, c’est le 16 novembre prochain, date de l’élection du comité directeur de la LNR, lequel choisira son président. Ils sont plusieurs en lice. Dont Max. Si Patrick Wolff tient la corde, et Thierry Perez la cadence, reste que l’ancien boss du Stade Français ne compte pas beaucoup d’ennemis dans le sérail et pourrait mettre de son côté tous les courants ‘politiques’ qui se superposent et se jaugent, rue de Liège, à Paris, au siège de la Ligue.
En attendant, samedi, Max était présent au Stade de France comme il l’est régulièrement à Charlety, c’est-à-dire specateur passionné. Mais sans rien d’officiel accroché au revers de son veston. Pourtant, on sent qu’il brûle de reprendre place parmi les puissants ovales. Lorsque je l’ai interrogé, mercredi après-midi, pour un entretien sorti dans L’Equipe, samedi dernier, il quittait, volubile, un déjeuner ensoleillé. A Cassis ? Non, à Paris. L’entretien terminé et avant qu’il soit publié, il m’a posé une question comme on jette un ballon sonde dans l’espace. « Est-ce que tu me vois président de la LNR? » Désarmant, de la part d’un homme nanti d’une carte de visite comme la sienne. Ou alors ce n’était que pure politesse. Que voulez-vous que je dise ? J’ai répondu : « Oui ».
Qu’avouer d’autre à l’homme qui a inventé les pom-pom girls en Championnat, les affiches délocalisées dans les stades majestueux, les maillots collector et Madona dans le pack ? Max président… A-t-il été un jour autre chose ? Avocat pénal, certes, chanteur de charme aussi. Mais président, ça lui va bien au teint.
Le rugby français des clubs professionnels va basculer, le 16 novembre, dans une nouvelle ère. Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal, mais aussi Alain Tinguaud, présidents-entrepreneurs, sont également candidats au comité directeur. Ils n’ont jamais touché un ballon de rugby, jamais joué, sué, pris des caramels dans le bide, mangé des bourre-pifs mais ils ont, surtout les deux premiers, fait avancer le Top 14 vers ce qui est aujourd’hui le sport-spectacle. A leur façon, ils remplissent les travées, font bouger les lignes. Faut-il qu’ils aillent plus loin ? Qu’ils prennent le pouvoir, tout le pouvoir ?
On peut poser la question. A vous de me répondre…

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