Et c’est toujours en été. Le tour est passé, la fonte bouge. Le ballon ne circule pas encore et c’est W qu’il faudrait lire. Un souvenir d’enfance à la plage. Surtout si c’est à l’autre bout du monde. Le jeu se prépare aux biceps et au forceps dans le huis clos de Marcoussis en suée. Jusqu’à la nausée. L’existentialisme ovale n’est pas (encore) un humanisme, contrairement à. Il faudra attendre le coup d’envoi.
Justement, pour patienter – moi, ce sera en carlingue vers Durban, puis entre le Cap et Johannesburg -, vous sans doute en transat, je vous propose un avant-goût de la French Touch en «pure laine vierge peignée», si l’on en lit l’introduction, et jamais mot ne fut mieux choisi. Un ouvrage sur le dopage dans le rugby ? Dépassé. Sur les trafics d’influence, les magouilles financières ? Ringard.
Le livre qui va faire parler, cet été – jusqu’au 21 septembre, le lendemain de mon anniversaire – est d’une autre saveur. Il aurait pu être préfacé (si son auteur non dénué d’humour y avait pensé mais il n’est pas trop tard) par l’ancien deuxième-ligne international basque Jean Condom tellement les allusions sont légères, les regroupements virils et, finalement, l’ensemble correct. Une gageure compte tenu du sujet : le dégagement…
A la suite d’Henry Miller et de sa trilogie en «us» et en rose, bien après Max et les phagocytes, Alain Gex, ancien de l’AFP, compagnon débridé de tournées et de Tournoi aujourd’hui retraité, livre un recueil bien allongé d’alcôves et de percées aux éditions Robert Laffont. Le livre qui manquait pour finir de désacraliser les valeurs du rugby. Le titre ? Ce n’est pas Ma mauvaise réputation (déjà bien pris par M. Boudjellal), ni Totem et Tabou, même s’il faut parfois passer par le divan.
Sexus Rugbysticus paraîtra le 7 septembre. D’ici là, je vous en verserai quelques gouttes. Première saillie à mon retour d’Afrique du sud, le 18 août. Pour ce que j’en ai déjà lu – épreuves non corrigées, ce qui est un comble au donjon – ils sont cités : mon frère Claude, l’oncle Sam, Pierre et Bernard, Jean-Pierre, Serge, le Duc et signé Furax… Mais pas qu’eux. Internationaux, dirigeants, journalistes, sponsors, supporters : tous voudront d’urgence savoir s’ils ont été sélectionnés. Ce florilège de libre pensée n’est pas un essai mais bien un débordement majuscule. Et chacun de pointer dans l’en-but.
Un extrait bio pour patienter durant votre régime EPO (eau-pastis-olives) pendant que les Tricolores de Dusautoir transpirent dans l’étuve puis se glacent au cryo avant de se sustenter de peu sans même avoir droit au ballon ? Allez, page 197 : «Sucette a ainsi reçu quelques trois cents connaissances venues de l’Aude et des environs. Philippe et sa suffragette, Erik, Laurent et Jean-Pierre (j’ai enlevé les noms, sait-on jamais, les épreuves ne sont pas corrigées, ai-je dit) ont donc savouré les spécialités du cru (nous sommes au Brésil) dans le cadre de l’option A (plage, cocktails, tourisme et churrasqueria). Plus rares, mais davantage accros, les amateurs du plan B (je vous laisse deviner, nous sommes au Brésil, dont) ont pu fausser compagnie à leur dulcinée grâce au fallacieux Tournoi des vétérans intitulé «Dans le cochon, tout est bon» que Sucette organise avec le concours de (bip, car là, le prénom compte double), fournisseur des précieux équipements Adidas, et qui a réuni un temps jusqu’à dix-sept formations, dont certaines venues d’Espagne et d’Uruguay.»
D’ici là, vibrez plus grand. Tot weersiens, wederdom…